Dégustations commentées

• Le crabe bleu et la poutargue, le goût des espèces invasives et des saveurs oubliées

• Daniel Faget – Maître de conférences en histoire moderne (TELEMMe, AMU)
• Christian Qui – Créateur et chef de l’établissement « Bouillabaisse Turfu »
• Ambra Zambernardi – Anthropologue et chorégraphe (Université del Piemonte Orientale)

La poutargue est devenue un produit rare et luxueux. Autrefois vendue par les pêcheurs, fabriquée à la maison, pendue aux fenêtres les jours de mistral. Les œufs sont issus des muges ou mulets, ils sont ensuite salés, pressés et séchés. Les normes d’hygiène et de sécurité alimentaires imposent aujourd’hui aux artisans des laboratoires de transformation.

Le crabe bleu est considéré comme une espèce invasive. Il est arrivé récemment sur les côtes sableuses de méditerranée. Un passager clandestin embarqué dans les eaux de ballaste des navires cargo qui franchissent les mers par le Canal de Suez.

Sur les îles de Kerkennah, en Tunisie, les ouvrières des usines agro-alimentaire les pèsent, les nettoient… puis armées d’une paire de ciseaux, elles les décortiquent, les rangent dans des boites empilées qui seront chargées dans des porte-conteneurs congélateurs pour un voyage retour à travers les mers.

La poutargue et le crabe bleu questionnent la cuisine sur les axes du temps et de l’espace méditerranéen.

La poutargue issue des muges et le crabe bleu interrogent nos pratiques et nos savoir-faire à l’échelle domestique et familiale.

En creux, ils nous parlent de la disparition d’une culture populaire, d’une industrie culturelle invasive qui perturbent les sociétés humaines, les éco-systèmes et nos assiettes.

• Dans les vignes corses, le goût de demain

• Justine Knapp – Journaliste
• Nathalie Uscidda – Directrice du CRVI (Centre de Recherche Viti-vinicole Insulaire)

Face au dérèglement climatique, l’adaptation et l’anticipation de la part des vignerons et vigneronnes corses. Quel goût auront les vins demain ?

• Goûter la cuisine solaire